Les enjeux liés à la qualité de l’air et à l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé constituent une préoccupation forte et croissante des populations.
Comme tout site d'activités industrielles ou tertiaires, la zone aéroportuaire émet des polluants atmosphériques. Concernant l'aéroport, ces émissions sont en particulier dues au trafic aérien mais aussi au trafic routier induit, aux différents engins et véhicules de piste, aux installations de chauffage, de climatisation et de production d'énergie, au stockage de carburant.
Depuis 2009, Aéroports du Grand Ouest, l'exploitant de Nantes-Atlantique confie à Air Pays de la Loire la surveillance de la qualité de l'air à l'intérieur des bâtiments de l'aéroport et à proximité de la plateforme.
Des campagnes de mesures sont réalisées afin d'évaluer l'influence des activités de la plateforme de Nantes Atlantique sur la qualité de l'air et de mettre en perspective les niveaux de pollution par rapport à la réglementation et à ceux enregistrés en centre-ville de Nantes.
Encore peu documentées et non réglementées, les émissions et les effets sur la santé des particules ultrafines (PUF), notamment liées aux activités aéroportuaires, constituent un sujet émergent sur lequel les efforts de recherche doivent se poursuivre.
Quelles sont les émissions polluantes liées à l’activité aéroportuaire ?
Outre les gaz à effet de serre (cf. rubrique changement climatique), les principaux polluants émis autour des aéroports et qui peuvent influer sur la qualité de l'air locale sont : les oxydes d'azote NOx (NO + NO2), le monoxyde de carbone (CO), les hydrocarbures imbrûlés (HC), les composés organiques volatils (COV), le dioxyde de soufre (SO2) et les particules (PM10 et PM2,5).
Ils proviennent des avions eux-mêmes mais également du trafic routier induit autour de l'aéroport et des activités sur la plate-forme (assistance en escale, entretien, production d'énergie...).
Le bilan annuel des émissions gazeuse du transport aérien, publié par la DGAC, présente un certain nombre de données en matière de pollution atmosphérique sur la plateforme nantaise : Les émissions gazeuses liées au trafic aérien.
Émissions de polluants émis sur le cycle LTO (atterrissage-décollage) depuis l’année 2000
Source : DGAC, mars 2023
Dans le graphique, les émissions sont représentées en base 100 pour l'année 2000. Le cycle LTO ("Landing and Take Off"), "décollage-atterrissage" comprend le roulage, la montée initiale et la descente finale (en dessous de 3 000 pieds, soit 915 mètres de hauteur.
Gaz à effets de serre et polluants atmosphériques
Quelle est l'évolution de la qualité de l'air au sein de la plate-forme et autour ?
Le dispositif de suivi
Le dispositif quadrille les alentours de Nantes-Atlantique. Depuis 2009, les campagnes de mesure alternent entre l’hiver et l’été. Durant chaque campagne, des tubes à diffusion mesurant les concentrations en polluants sont installés aux alentours de la plateforme aéroportuaire, aux abords de la route départementale D85 qui relie le périphérique à l'aéroport, au sein de la même plateforme et à l’intérieur de l’aérogare.
Le dispositif de mesure est complété avec un laboratoire mobile, installé à 500 m au Nord de la piste, à la ferme de la Ranjonnière, en alternance avec un autre site au Sud de la piste sur la commune de Saint-Aignan de Grand Lieu, et équipé d’analyseurs automatiques. Il a suivi, en continu, les concentrations en dioxyde d’azote (NO2), dioxyde de soufre (SO2), monoxyde de carbone (CO), particules fines PM10 et ozone (O3), selon les mêmes standards métrologiques que le réseau de surveillance d’Air Pays de la Loire.
Les campagnes ciblent deux polluants en particulier (à l’intérieur comme à l’extérieur) : le dioxyde d’azote (NO2), produit par la combustion du carburant dans les moteurs d’avions et de voitures ; le benzène, marqueur des zones de stockage d’hydrocarbures. Sont également suivis dans l’environnement de l’aéroport : les niveaux en particules fines (PM10 et PM2.5), en dioxyde de soufre (SO2), en monoxyde de carbone (CO) et en ozone (O3).
Les résultats des suivis
Depuis 2009, les campagnes alternent entre l’hiver et l’été.
Mesures hiver 2023
La campagne de suivi des polluants s’est déroulée du 23 octobre au 1er décembre 2023. Si la campagne de 2023 s’inscrit dans un contexte de reprise du trafic aérien, le nombre de mouvement durant cette campagne de 2023 est de même ordre qu’enregistré durant la campagne précédente qui s’était déroulée du 31 mai 2022 au 1er juillet 2022 (de l’ordre de 4750 mouvements ; source : DGAC).
Les mesures réalisées du 23 octobre au 1er décembre 2023 ont montré autour de la plateforme aéroportuaire:
- des concentrations en NO2 en moyenne 34 % plus faibles qu’en milieu urbain,
- des concentrations en NO2 46 % plus faibles que les hivers précédents,
- des concentrations en benzène du même ordre qu’en milieu urbain et que les hivers précédents,
- aucune influence des activités de la plateforme aéroportuaire sur les concentrations en NO2 et en benzène mesurées dans son environnement,
- des concentrations en NO2 et en benzène ayant une forte probabilité de respecter les valeurs
réglementaires.
Les résultats détaillés de la campagne été 2023 sont présentés dans le rapport réalisé par Air Pays de la Loire pour AGO.
Les résultats par rapport à la réglementation sont résumés dans le tableau suivant :
* : L’objectif de qualité est une valeur exprimée en moyenne annuelle. Les mesures ne représentant qu’une période de 6 semaines, seule une probabilité de respect de l’objectif peut être affichée.
Source : AGO, Air Pays de la Loire
Mesures été 2022
La campagne de suivi des polluants s’est déroulée du 31 mai au 1er juillet 2022 dans un contexte de reprise du trafic aérien. Le nombre de mouvements enregistrés en juin 2022 n’égale cependant toujours pas les niveaux pré-COVID. En effet, près de 4 400 mouvements commerciaux ont été enregistrés en juin 2022 contre près de 6 300 mouvements à la même période en 2019 (source : AGO). Une diminution de l’ordre de 30 % a donc été constatée par rapport à la période pré-crise sanitaire.
Dans l’environnement de la plateforme aéroportuaire, une absence d’influence significative des émissions de la plateforme est relevée, avec des niveaux de polluants typiques d’une zone périurbaine et de fortes probabilités* de respecter les valeurs réglementaires.
Les résultats détaillés de la campagne été 2022 sont présentés dans le rapport réalisé par Air Pays de la Loire pour AGO.
* : L’objectif de qualité est une valeur exprimée en moyenne annuelle. Les mesures ne représentant qu’une période de 4 semaines, seule une probabilité de respect de l’objectif peut être affichée.
Source : AGO, Air Pays de la Loire
Mesures hiver 2020
En 2020, la période de suivi s’est étendue du 1 au 31 mars, dans un contexte inédit et d’ampleur avec la mise en place à l’échelle nationale, à partir du 17 mars, de mesures de restrictions d’activité destinées à lutter contre la propagation du coronavirus.
A l’échelle de l’aéroport Nantes Atlantique, même si une activité résiduelle a subsisté durant le confinement, le trafic aérien du mois de mars 2020 a été environ deux fois plus faible (2708 mouvements comparativement à 4453 mouvements en mars 2019 – source : AGO).
Durant la campagne, les directions de vents ont été globalement conformes par rapport à la normale d’un mois de mars. La particularité de mars 2020 est que durant la première quinzaine, les vents ont soufflé principalement en provenance du sud-ouest et durant la deuxième quinzaine, en provenance du nord-est. Le laboratoire mobile installé à la ferme de la Ranjonnière ainsi que les sites localisés au nord de la plateforme ont donc été potentiellement influencés par les activités aéroportuaires, principalement durant la première quinzaine de mars 2020.
Source : Nantes Atlantique Aéroport, mesures Air Pays de la Loire
Mesures 2019
Le tableau synthétique présenté ci-dessous permet de situer rapidement et de façon visuelle les niveaux de la qualité de l’air par rapport à la réglementation. Il indique également si une influence des activités aéroportuaires est visible ou non sur les concentrations mesurées à proximité de l'aéroport. Il sera réactualisé en fonction des résultats des années suivantes.
Air Pays de la Loire, mesures 2019
Pour en savoir plus, consulter les rapports annuels sur le site d’Air Pays de la Loire
Quelle est l’influence de l’aéroport sur la qualité de l’air ?
Comparaison des concentrations moyennes à l’intérieur de la plate-forme, à proximité et de l’aéroport et en centre ville de Nantes
Sites de comparaison
Dans le cadre de sa mission de surveillance de la qualité de l'air, Air Pays de la Loire dispose de sites permanents sur l'ensemble de l'agglomération nantaise. Ces sites, équipés des mêmes analyseurs automatiques que ceux mis en place sur l'aéroport, servent de points de comparaison des concentrations mesurées à l'intérieur et à proximité de la plate-forme. Le choix du ou des sites de comparaison dépend du polluant observé.
Source : AGO, Air Pays de la Loire
Synthèse de l'influence de l'aéroport sur la qualité de l'air
Mesures hiver 2023
Comme constaté lors des précédentes campagnes, la qualité de l'air mesurée à proximité de la zone aéroportuaire au cours de l'hiver 2023, est est typique d'une zone périurbaine sans influence établie de Nantes-Atlantique.
Mesures été 2022
Comme constaté en 2019 et 2020, la qualité de l'air mesurée à proximité de la zone aéroportuaire au cours de l'été 2022, est typique d'une zone périurbaine sans influence établie de Nantes-Atlantique.
Source : AGO, Air Pays de la Loire
Mesures 2019
Une influence ponctuelle de travaux d'enrobés sur la plate-forme ou à proximité a été enregistrée en 2019 et en mars 2020 sur les concentrations en dioxyde d'azote (NO2).
Source : Nantes Atlantique Aéroport, mesures Air Pays de la Loire
Seuils réglementaires
Source : extrait du décret 2010-1250 du 21/10/2010
Valeur limite : niveau maximal de pollution atmosphérique, fixé dans le but d'éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs de la pollution pour la santé humaine et/ou l'environnement.
Objectif qualité : niveau maximal de pollution atmosphérique fixé dans le but d'éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs de la pollution pour la santé humaine et/ou l'environnement, à atteindre sur une période donnée.
> Pour en savoir plus sur les normes de la qualité de l'air
Mesures 2019
Air Pays de la Loire, mesures 2019
Comment améliorer la connaissance sur les émissions de particules ultra-fines et leur présence dans l'air autour de l'aéroport ?
Les dernières expertises de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ) sur les particules de l’air ambiant et l’impact du trafic routier ont confirmé les effets sur la santé (atteintes respiratoires et cardiovasculaires et décès anticipé) liés à certaines composantes des particules de l’air ambiant dont les particules ultrafines, le carbone suie et le carbone organique. S’agissant des émissions de particules ultrafines liées aux activités aéroportuaires, l’ANSES recommande de poursuivre les efforts de recherche au regard du peu de données disponibles actuellement.
Conformément à cette recommandation et dans le cadre des engagements pris par l’État à l’issue de la concertation de 2019, la DGAC a engagé une étude sur les concentrations de particules ultra-fines (PUF) sur et autour de l'aéroport de Nantes-Atlantique.
Cette étude s'appuie localement sur l'expertise d'Air Pays de la Loire et ses résultats, validés dans un cadre scientifique national, pourront alimenter l'observatoire. L'acquisition de matériel de mesure de pointe et la réalisation de campagnes de mesures dans un environnement proche de l'aéroport et en environnement urbain permettront d'évaluer les niveaux en particules ultrafines dans l'environnement de l'aéroport de Nantes Atlantique en mettant en perspective les niveaux enregistrés avec ceux mesurés dans différents environnements urbains non influencés par le trafic aérien et contribueront ainsi à l'amélioration des connaissances en la matière.
Le rapport final n°4 a été publié en septembre 2024. Ce rapport n°4 est l'aboutissement de 4 années de campagnes réalisées sur 8 stations de mesures différentes. Il présente à la fois:
- Les enseignements de la campagne allant de juillet 2023 à janvier 2024 sur le boulevard des Frères Goncourt à Nantes et la ferme de la Ranjonnière à Bouguenais
- Les grands enseignements des campagnes précédentes
Liens vers les rapports
- Rapport intermédiaire de la campagne n°1 (novembre 2020 - juin 2021)
- Rapport intermédiaire de la campagne n°2 (juin 2021 - décembre 2021)
- Synthèse des rapports intermédiaires n°1 et n°2
- Rapport intermédiaire n°3 (janvier 2022 - juin 2022)
- Rapport final n°4
- Annexe de l'essentiel du rapport intermédiaire n°3
Autres liens utiles
- Bibliographie réalisée par l’ACNUSA sur les émissions de particules ultra-fines autour des aéroports
- Publication de l’ANSES sur les particules de l’air ambiant et l’impact du trafic routier
Quel lien entre la qualité de l'air et les effets sur la santé ?
Les éléments présentés ci-dessous sont extraits d’une synthèse de l’état des connaissances scientifiques existantes sur les liens entre les polluants de l’air extérieur susceptibles d’être enregistrés aux abords des aéroports et la santé, réalisée en 2024 par l’ORS Pays de la Loire.
Effets de la pollution atmosphérique sur la santé
L’existence de liens entre pollution atmosphérique et santé est aujourd’hui scientifiquement établie. La pollution de l’air concerne l’ensemble de la population et est susceptible d’induire des effets sur la santé même à de faibles niveaux de concentration. Elle constitue ainsi un enjeu majeur de santé publique.
En France, il a été estimé qu’entre 2016 et 2019, chaque année, 40 000 décès étaient attribuables à une exposition à long terme aux PM2,5 [1]. En Pays de la Loire, plus de 2 500 décès seraient évités si la qualité de l'air était identique à celle des communes les moins polluées de France [2].
La pollution atmosphérique impacte principalement les fonctions respiratoires et cardiovasculaires mais est susceptible d’engendrer de nombreux autres effets selon la nature du polluant et la durée d’exposition. Certaines populations sont plus sensibles ou vulnérables à l’exposition à la pollution de l’air, du fait de leur âge, de leur situation socio-économique ou encore de l’existence préalable de pathologies (voir Encadré 1 ci-dessous.).
Les effets de la pollution de l’air sont communément différenciés selon qu’ils résultent d’une exposition à court ou long terme. Il est généralement considéré qu’une exposition à court terme est de l’ordre d’heures ou de jours, tandis qu’une exposition à long terme est de l’ordre de mois ou d’années.
Les études de la qualité de l’air effectuées à proximité de plusieurs aéroports français rapportent des concentrations de polluants globalement comparables à celles retrouvées en milieux urbain ou péri-urbain (selon les polluants) et ne permettent pas de montrer une influence notable de l’aéroport sur la qualité de l’air [3]–[8]. Les niveaux de polluants mesurés dans l’environnement d’un aéroport sont très dépendants du contexte urbain dans lequel il se trouve (voir l’onglet « Quelle est l’évolution de la qualité de l’air au sein de la plateforme et autour ? » pour les résultats des mesures effectuées à Nantes Atlantique). Les effets sanitaires potentiels attendus en lien avec ces polluants présents aux abords des aéroports sont ainsi comparables à ceux décrits dans la littérature pour les zones urbanisées.
Dans ce contexte, l’état des connaissances, en matière d’impact sur la santé (notamment sur les risques cardiovasculaires, respiratoires et de cancers), de la pollution atmosphérique d’une manière générale est présenté ci-dessous.
Risques cardiovasculaires
À court terme
L’exposition aux polluants de l’air, en particulier aux particules fines, augmente le risque de développer et de décéder d’une maladie cardiovasculaire.
Une mauvaise qualité de l’air est également mise en cause dans l’augmentation des risques d’infarctus du myocarde, d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque, d’hospitalisations et de mortalité pour accident vasculaire cérébral [9]–[12].
À long terme
D’après les connaissances issues d’études scientifiques, une exposition à la pollution de l’air sur le long terme contribue à l’augmentation de la mortalité toutes causes et de la mortalité pour causes cardiovasculaires. Les particules fines augmentent le risque de développer une cardiopathie ischémique.
Une qualité de l’air dégradée pourrait également jouer un rôle dans le développement de maladies chroniques telles que l’athérosclérose et l’hypertension artérielle [9]–[12].
Risques respiratoires
À court terme
Une exposition aiguë à des polluants de l’air augmente le risque de mortalité prématurée pour maladies respiratoires, particulièrement chez des personnes déjà atteintes d’une de ces pathologies. Une augmentation du risque d’hospitalisations pour asthme, pneumonie et maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC)* est également observée.
Les personnes atteintes d’allergies et les fumeurs subissent des effets respiratoires exacerbés lorsqu’ils sont exposés à un air pollué [9]–[12].
À long terme
Une augmentation du risque de mortalité pour maladies respiratoires est constatée, ainsi qu’un risque accru de développement d’asthme et de MPOC. Une exposition chronique à des polluants peut conduire à une réduction de la fonction pulmonaire, à une inflammation chronique des voies respiratoires et à une réponse immunitaire accrue.
Chez les enfants exposés, la pollution accroît les symptômes d’allergie respiratoire, de bronchite et de respiration sifflante.
Les enfants, les personnes âgées et les personnes atteintes d’asthme sont de manière générale, plus vulnérables aux effets respiratoires induits par la pollution de l’air [9]–[13].
* Terme commun à plusieurs pathologies, dont la bronchite chronique et l'emphysème
Cancers
De nombreuses substances rejetées dans l’atmosphère par les activités industrielles, le secteur des transports et des phénomènes naturels sont classées comme cancérogènes avérées ou possibles par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) : la pollution atmosphérique et les matières particulaires contenues dans la pollution atmosphérique, les gaz à échappement de moteur diesel, les COV, les HAP et des métaux lourds tels que l’arsenic, le cadmium et le nickel.
L’augmentation du risque de cancer du poumon est responsable du classement de ces substances par le Circ, mais des liens ont également été suggérés entre une mauvaise qualité de l’air et les cancers de la vessie, du sein, de la prostate, les cancers gastro-intestinaux, ainsi que des leucémies survenant chez l’enfant [9], [11], [18].
Troubles de la fertilité, pathologies de la grossesse et issues défavorables de grossesse
Une exposition à long terme à certains polluants atmosphériques pourrait entraîner des troubles de la reproduction.
En outre, la pollution de l’air pourrait à la fois contribuer à des complications durant la grossesse telles que la prééclampsie, l’hypertension artérielle et le diabète gestationnel, mais aussi à l’augmentation des risques de prématurité, de petit poids de naissance et de mortinatalité.
Des études tendent également à montrer une association entre pollution et malformations congénitales.
En plus d’une exposition in utero délétère à la santé de l’enfant, une exposition à la pollution atmosphérique lors des deux premiers mois de vie accroîtrait le risque de mortalité infantile [9]–[11], [18].
Autres effets
Certains autres effets de la pollution de l’air sur la santé ont fait l’objet d’études mais les preuves sont encore aujourd’hui insuffisantes pour établir un lien formel. C’est le cas pour les troubles métaboliques chroniques comme la résistance à l’insuline et le diabète de type 2, mais également pour des maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer, autres démences), troubles du développement neurologique (autisme, altération des fonctions cognitives…) et changements morphologiques dans le cerveau (diminution du volume cérébral et de la substance blanche et grise) [10], [11], [18].
Pour plus de détails, notamment sur la méthodologie et les références bibliographiques utilisées, retrouvez la synthèse de l'état des connaissances sur la qualité de l'air aux abords de aéroports sur le site internet de l'ORS.
Encadré 1. Populations vulnérablesCertaines populations présentent une sensibilité augmentée aux polluants et une moindre capacité à se protéger, du fait d’un système affaibli ou en développement. Les enfants sont plus vulnérables que les adultes car leur organisme est en cours de développement, des expositions délétères peuvent donc conduire à des dommages irréversibles. Ils sont particulièrement sensibles aux polluants de l’air car, en proportion, ils inhalent de plus grands volumes d’air [14]. Les personnes en situation de précarité socio-économique sont également vulnérables car souvent davantage exposées à la pollution et plus sensibles. Ainsi, les enfants au niveau de vie modeste, évoluant dans des communes ou des zones particulièrement polluées, ont plus de risques de naître prématurément et d’être touchés par des maladies respiratoires dans la petite enfance [17]. |
Bibliographie
[9] Anses. (2017). Les normes de qualité de l’air ambiant. Avis de l’Anses. Rapport d’expertise. 158 p.
[13] EPA. (2023). Basic Information about NO2. [Page web].
[14] OMS. (s.d.). Children’s environmental health. [Page web].
[18] Santé publique France. (2022). Pollution atmosphérique : quels sont les risques ?